Bharat Sikka, Space In-between

Une exposition dans le hall "Inde" aux ateliers SNCF d'Arles.

C'est étrange mais révélateur... La seule photo que vous trouverez sur internet de cette exposition est celle ci:



Elle n'est pas représentative de la série. C'est la seule où il y a un plan raproché sur l'humain. C'est la seule qui soit prise à l'intérieur, en lumière artificielle. Elle est accrochée isolée des autres.
Elle ne représente pas l'ensemble visuellement, mais elle le résume. C'est elle qui semble résumer (et ouvrir) les interrogations posées par tout le travail. C'est celle qui nous ramène à l'humain, acteur principal dans un monde en mutation.

Cette exposition, comme toutes les autres, offre une vision de l'inde qui n'est pas assez vehiculée par les médias, voire refusée par ceux qui y voyagent... et qui préfèrent les clichés traditionnels et pittoresques des tas d'épices, des saris aux couleurs qui pètent, aux pauvres dans les rues...

L'Inde est un pays en plein essor. La technologie est présente, les entreprises pullulent. Mais cette évolution crée des paradoxes hallucinants. Les infrastructures ne suivent pas la modernisation des technologies, de la consommation.
Les mentalités traditionnelles ont aussi du mal à évoluer vers un mode de vie plus occidental. Le mode de vie basé sur la famille se trouve mis en compétition avec l'individualisme. On voit se chevaucher les ultra riches avec les ultra pauvres. Le neuf avec le vieux (voire le ravagé).

Bharat Sikka est toujours du côté de la tradition, au loin la modernité dans la brume, le pas très clair. On ne sait pas trop où on va. On se demande ce qui restera, ce qui disparaîtra.

60 ans d''indépendance. Pas de production photographique reconnue en Inde. Les expositions produites par les Rencontres d'Arles ne seraient jamais présentées en Inde... Les artistes n'y sont pas reconnus et pour certains c'est un veritable message comme une bouteille à la mer.