Les Paupières, Yoko Ogawa
Une petite fille touchée par l'élégance d'un vieil homme le suit dans son île et devient son alliée face à l'hostilité du monde environnant. Dans la maison vit aussi un hamster. Le regard de ces petits animaux dépourvus de paupières ne se détourne jamais, ne s'efface jamais.
Une jeune Japonaise prend l'avion pour l'Europe. A ses côtés s'installe un homme d'une trentaine d'années, très vite il se met à parler puis s'endort. La jeune femme, incapable d'un tel abandon, l'interroge. Dans l'obscurité d'un vol de nuit, l'inconnu lui révèle alors l'existence des "histoires à sommeil".
Une jeune femme part en voyage pour tenter de fuir ses insomnies. En s'éloignant de son pays, de son amant et de ses habitudes, elle espère trouver suffisamment d'étrangeté pour, le soir venu, s'endormir tranquillement.
Dormir, s'endormir, s'éloigner du monde pour retrouver le chemin de l'inconscient, très simplement. Tel est le propos de ce recueil de nouvelles à lire, en écho à La Bénédiction inattendue (Actes Sud, 2007), comme une très belle introduction à l'œuvre de Yoko Ogawa, aujourd'hui mondialement reconnue.
Un très beau recueil de nouvelles ! Certaines histoires ressemblent comme deux goûttes d'eau à certains de ses romans, mais c'est vraiment chouette à lire !
(...) "A partir du lendemain, j'ai marché toute la journée, du matin au soir, à travers la ville. Puisque dès l'origine je n'avais rien à faire ni personne à rencontrer, je ne pouvais qu'arpenter la ville. Au petit déjeuner, je prenais du pain et du lait dans la salle à manger de l'hôtel, puis je passais un manteau, enroulais deux fois une écharpe autour de mon cou, et enfilais des gants de laine avant de me jeter au hasard dans les rues. De temps en temps, je sortais le plan de la ville de ma poche. Quand j'avais faim, je cherchais un restaurant bon marché et bien tenu afin d'y manger quelque chose de chaud, comme un strew, un gratin ou un plat mijoté. La pluie tombait quotidiennement, une ou deux heures dans l'après-midi.
(...)
La ville n'était pas si grande. Au nord coulait une rivière, au sud s'ouvrait la forêt. Un tramway reliait le pont au jardin zoologique qui se trouvait à l'orée de la forêt, que l'on pouvait prendre de bout en bout, car le trajet n'excedait pas quarante minutes." (...)
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